recit gay de tom

Chapitre 13: En perdition.
 
Mardi matin-8h00. Ma nuit fût agité. Mes pensées sont brouillées. Les images de relation avec Yoann s'entrechoquent avec celles du discours homophobe de mon père. J'allume mon mac et je me dirige vers la salle de bain. Je vire mon caleçon et je me glisse sous une douche chaude. Je te tiens à la barre de maintien pendant que l'eau tombe sur moi. Aux images, les paroles font écho en moi.  
 
"Je t'aime, Mitch."  
"Des PD, il y en partout"
"Tu me manques."
"Viril, je n'ai pas ce problème"  
"J'ai envie de toi".
 
A l'eau viennent s'ajouter mes larmes. Je me laisse glisser sur le mur de la douche et je me retrouve assis dans la cabine de douche. Je pleure... Je pleure toutes les larmes de mon corps. Je suis partagé entre l'amour que j'ai pour Yoann et celui de ma famille.
 
-"Et fiston, tu vas fondre si tu continue à te laver".
-"Pardon, papa".
-"Je vais à la caserne aujourd'hui, j'aimerais prendre une douche."
 
J'arrête l'eau. Je mets mon peignoir et je mets une serviette autour du cou pour masquer le suçon de Yoann. J'ouvre la porte de la salle de bain.
 
-"Alors fiston, on s'astique sous la douche. Tu as nettoyé j'espère. Ne t'inquiète pas je dirais rien à ta mère. Je fais pareil tu sais."
 
Il me montre un magazine de charme planqué sous les vêtements. Je ne lui réponds et je me dirige vers ma chambre. J'ouvre et à ma grande surprise, je vois ma soeur sur mon mac.
 
-"Qu'est ce que tu fais sur mon mac"?
-"Alors petit cachotier, on est non seulement amoureux mais tu es PD."
 
Ma soeur est en train de regarder mes photos avec Yoann.
 
-"C'est ma vie privée, ça ne te regarde pas!!"
-"Aussi maintenant ça me regarde".
-"Et en quoi ça te regarde?"
-"En un seul mot, PAPA"
 
Mon visage se décompose. Le sol se dérobe sous mes pieds. Ma soeur lit dans mes yeux la terreur que ce mot m'a procuré.  
 
-"Qu'est ce que tu veux?"
-"Je viens de transférer ces photos à mon adresse mail. Je t'explique, je suis ta soeur ainée et dans notre satané famille il y a toujours eu la préférence du garçon et les femmes sont soumises comme maman. J'en ai marre mais je sens que les choses vont changer."
-"Que veux-tu?"
-"Notre père nous a donné des tâches à faire pour les vacances, tu feras les miennes sans dire un mot. On verra plus tard."
-"Ok. Où est la chemise qu'il y avait sur mon lit?"
-"Je l'ai prise. J'ai constaté que c'est la chemise que portait Yoann, vendredi dernier. Comme c'est charmant, on s'échange déjà des vêtements".
-"Espèce de ...".
-"Surveille tes propos, j'appuie sur une ENTREE et papa et tes amis vont recevoir tes jolies de vacances".
 
Je capitule. Je ne dis plus un mot.  
 
-"Les parents partent dans 10 minutes. Rendez-vous dans le salon dans 10 minutes".
-"Ok".
 
Ma soeur quitte ma chambre avec un air triomphant. Je m'écroule par terre en larmes. J'ai signé un pacte avec le diable. Ma soeur est une professionnelle du chantage. Elle exerce avec talent l'art de culpabiliser les gens.
 
Je regarde mes mails. Yoann m'en a envoyé un.  
 
"J'espère que tu vas bien. Je me connecte sur MSN vers 10h. A toute"
 
Pendant un court instant, ce mail m'a donné du baume au coeur. Je m'habille et je rejoins ma soeur.  
 
-"Bon papa m'a demandé de faire le ménage dans la maison et de faire le repassage. Allez action fréro."
-"Ok"
 
8h30. Soumis, je passe l'aspirateur et la serpillère partout. Je regarde ma montre, il est 9h30. Je fais la poussière dans toute la maison. Il est 10h. Je me dirige vers ma chambre.
 
-"Où est-ce que tu vas?"
-"Je fais une pause. Je vais dans ma chambre."
-"Je ne pense pas, il y a encore les carreaux, le repassage et tes corvées".
 
J'avais oublié mes corvées.
 
-"Tu exagères, non?"
-"Parle moi sur un autre ton, sinon, je sens que le repas de ce soir va être animé".
 
Je continue le ménage, les carreaux puis le repassage.
 
Il est 12h00. Ma soeur me laisse pour sortir avec ses copines. Je n'ai pas faim. Je vais dans ma chambre et je regarde sur mon mac. Yoann m'a laissé  un mail.
 
"Salut mon amour, où étais-tu à 10h?? Tu me manques. Je retente une connection vers 16h. Je vais avec mon père voir un match de rugby. Je t'aime"
 
Je lui laisse un message.
 
"Tu me manques énormément. Ton odeur, tes lèvre, ton corps, ta présence me manque. J'ai besoin de te parler. A toute."
 
Je m'attaque à mes corvées. Je tonds la pelouse, je taille la haie. Je bine les plate-bandes de fleurs de ma mère et les rosiers de mon père (15h00). Je mets en place les systèmes d'arrosage. Je range le bois que l'on livré pour cette hiver et je fends les bûches trop grosses. Je regarde ma montre, 17h00. Merde, j'ai oublié Yoann. Je laisse en plan des outils en plan et je cours dans ma chambre et je vais sur mon mac. Je me connecte. Yoann est connecté.
 
-"Yo tu es là?"
 
Pas de réponse. Mon père arrive de la caserne suivi de ma mère.
 
-"Oui je suis là! ça va mon coeur".
-"J'ai le moral dans les chaussettes. Il faut que je te dises..."
-"Oui, et??"
-"On n'a pas échangé nos portables. Voici mon numéro 06XXXXXXXX."
-"Tu as raison voici le mien, 06XXXXXXXX. Pourquoi ta le blues?"
 
Ma soeur arrive à son tour.
 
-"Mon père m'appelle, je dois y aller"
-"Ok, je t'aime".
-"Moi aussi"
 
Je rejoins mon père dehors.  
 
-"Mon grand, on ne s'amuse pas tant que les corvées ne sont pas finis. C'est la règle."
-"Mais papa..."
-"Ta soeur a fait toutes ses tâches et elle a pu sortir avec ses amies."
-"Oui tu as raison".
-"Tu me déçois. Tu ranges les outils, les bûches et tu finis de couper ces bûches. Tant que ce n'est pas fini, tu ne manges pas."
-"Papa, j'ai 20 ans, j'ai passé l'âge des punitions".
-"Tu as 20 ans et ta soeur, 22 ans mais vous vivez sous notre toit. Vous êtes nourris et logés. On vous paye vos études, en échange , on vous demande de faire vos corvées. Si vous n'êtes pas content, vous savez ce qu'il vous reste à faire."
-"Ok".
 
18h00. Je range les outils, les bûches et je finis par couper les dernières bûches. Il est 19h30. Je suis vidé, claqué, sur les rotules.
 
Je rentre dans la maison. Je prends une douche pour me débarrasser de la sueur de ma labeur. Je m'habille.
 
-"Chéri, tu viens manger".
-"Non merci maman, je suis fatigué. Je vais aller me coucher."
-"Fiston, fais honneur au repas de ta mère, s'il te plaît."
-"Ok"
 
Pendant le repas, je m'assoupis de temps en temps. Je mange peu.  
 
-"Alors mon homme viril, tu es fatigué."  
-"Oui, la journée a été longue".
 
Ma soeur me lance un regard de tueur.
 
-"Demain matin, Mitch, je te descendrai les volets de nos trois chambre, du salon, et la cuisine. Il faudra les poncés et repasser de la lazure. J'ai mis tout ce dont tu avais besoin sur l'établi du garage.  
-"Ok papa".
-"Toi, Mathilde, tu descends les rideaux de toutes les fenêtres et tu les laves. Il faudra aussi faire les machines que ta mère t'a préparé. Tu iras faire les courses pour ta mère et tes grands-parents."
-"Bien sûr papa".
-"Tu devrais aller dormir, tu t'assoupis".
-"ok, bonne nuit".
 
Je vais dans ma chambre. J'écroule dans mon lit. La porte de ma chambre s'ouvre.
 
-"Repose-toi frangin, demain il y a du travail."
 
Je regarde avec colère et mes poids se serrent.
 
-"Il y a un problème, frangin".
-"Non".
 
Je m'endors quelques minutes quand soudain mon portable sonne.  
 
-"Allo?"
-"Allo Mitch, c'est Yoann."
-"Salut, ça fait du bien t'entendre ta voix".
-"Oui, ça fait du bien mais le tienne a changé".
-"Je suis fatigué, ma journée a été longue".
-"Tu veux que je te laisse?"
-"Non, j'ai besoin d'entendre ta voix".
-"ça va? Tu as un problème?"
-"Non, mais je ne pensais pas que tu allais me manquer autant."
-"ça veut dire que tu m'aimes çà?"
-"Oui, je t'aime et tu me manques".
-"Tu pourras essayer de négocier un week-end chez moi."
-"Je vais essayer".
-"Je te laisse, mon coeur".
-"Je t'embrasse et je t'aime".
 
Sa voix m'a fait du bien. J'espère que la nuit sera plus douce.

a suivre