Par thierrydeparis
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histoire gay de julien
Montréal, 7 février,  15h30.
 
Je marche vite pour rentrer chez moi. Il faut dire que par -24 degrés, je n’ai pas envie de magasiner. Je remonte mon col et malgré mon blouson je grelotte. J’enfonce ma tuque sur mon crane pour me donner du courage. Je traverse la rue en courant et manque me faire écraser deux fois. Si ma mère avait vu ça !
 
Plus que quelques mètres et je serai au chaud. La clé dans la serrure, clic et je referme la porte derrière moi avant qu’une autre bourrasque projette dix centimètres de neige dans l’entrée.
 
La maison est clame et chaude. Même je chien ne s’est pas réveillé pour me souhaiter la bienvenue. Quel ingrat !
Je me débarrasse de mes chaussures et de mes chaussettes mouillées. Mes orteils se réchauffent déjà au contact du bois qui couvre le sol. Toujours dans l’entrée, je descends mon pantalon dont le bas est couvert de glace. Je me retrouve en boxer en moins de deux en balançant mon sweet et mon tee-shirt sur le canapé. Regard du chien, bâillement  et re-dodo du chien.
 
 Je file à la cuisine et me fabrique un sandwich d’ogre puis vais m’écraser dans le canapé de cuir blanc. La baie vitrée qui me fait face me présente une vision d’apocalypse. La neige vole à l’horizontale et les arbres nus sont malmenés. Moi de mon côté de la vitre, je suis à moitié à poil en train de mastiquer bruyamment mon sandwich dont je ne vois plus la fin.
 
Comme j’ai du mal à me réchauffer (merci le cuir froid du canapé) je file dans la salle de bain de ma chambre pour y prendre une douche chaude. Quand je dis la salle de bain de ma chambre, c’est à moitié vrai car c’est aussi celle de mon frère. En fait elle sépare nos deux chambres qui on une porte d’accès direct. Je pense que si cette salle de bain parlait, elle en aurait des choses à dire, car j’y ai fait mes premières découvertes intimes et d’après ce que j’ai entendu plusieurs fois, mon frère ne s’est jamais privé pour une petite séance de masturbation solitaire mais bruyante.
 
Je vire mon boxer d’un coup de pied et pendant que l’eau chaude arrive, je me plante devant la fenêtre qui donne sur un parc bordait de maison aussi chic que la mienne.  Il faut dire que j’ai la chance d’avoir un père qui gagne très bien sa vie.

Dans l’encadrement d’une porte d’entrée voisine, je distingue entre deux rafales la silhouette d’un garçon. Il se colle à la porte pour se protéger du froid. Pauvre garçon, lui dans le froid et moi à deux minutes de ma douche dont l’eau coule encore. Je connais ce voisin juste de vue. J’ignore son nom mais sa beauté ne m’a jamais laissé de glace. J’avoue même m’être branlé deux ou trois fois en pensant à ce voisin inconnu et donc forcement mysterieux.
J’ouvre la porte. De là où je suis j’aperçois le garçon. Il a l’air frigorifié. Toujours debout dans l’encadrement de la porte il tape ses pieds l’un contre l’autre dans une petite danse d’indien.
Je me vois courir vers lui, mais trop timide pour faire ça, je marche doucement dans les tourbillons de neige e m’approche encore et encore. Il me remarque, je rougis.

Merde je suis intimidé comme un cave.  J’ai honte de le dire, mais je ferais bien demi-tour.
-T’as un problème ?
«On peut dire ça. J’ai oublié mes clés» dit-il en claquant des dents.
-T’attends qui là ?
«Mais parents mais ils n’arrivent pas avant une heure».  
-Tu veux les attendre chez moi ? J’habite juste là, dis-je en désignant le joli petit manoir de style anglais dans lequel je vis.
« Je sais où tu habites » dit-il tremblant.
Je dois être tellement rouge sous ma capuche. Je ne réponds pas.
-Alors tu viens ?
« Je te suis avec plaisir »
On traverse la rue en marchant côte à côte. Il a l’air de mourir de froid.
Je franchis la porte d’entrée le premier, il me suit rapidement.
« Putain, j’ai tellement froid !»
-Ca fait longtemps que t’es là ?
« Presque une heure» répond mon voisin toujours claquant des dents.

-Déshabille-toi, lui dis-je en entrant avec lui dans le salon; puis me ravise gêné en rajoutant : «si tu veux». Je suis pitoyable dans ma timidité maladive. Comme si ce garçon allait se foutre à poil devant moi, un parfait inconnu.
Je prends la direction de l’escalier en direction de la salle de bain pour faire diversion.
-suis-moi !
Le garçon enlève ses chaussures et en chaussettes m’emboite le pas .

a suivre

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