Par thierrydeparis
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recit gay de julien
dimanche matin

Valentin sonne à ma porte. Il m’a invité à venir le voir jouer avec son équipe de soccer. On doit prendre le métro ensemble jusqu’au stade couvert. Bien sûr, ici on ne fait pas de soccer dehors à moins d’être le fils d’un manchot. A cette heure matinale, il n’y a pas foule dans le métro. Juste quelques personnes qui vont travailler et d’autre qui reviennent de soirées qui ce sont éternisées. Ceux-là on la gueule enfarinée contrairement à Valentin qui est tout beau, tout frais sorti de sa douche trente minutes plus tôt.
A plusieurs reprises nos regards se croisent. Je reste toujours timide devant Valentin. Ce sentiment que je ne mérite pas un garçon aussi beau, que je ne suis rien face à lui si flamboyant. Il porte en bandoulière son sac de sport et il y a dans cette façon de le porter qui ressemble à un grand combattant qui va livrer une bataille. Valentin me pousse du coude une fois arrivés à la station. On file dans les dédales des couloirs surchauffées et puants et je tache de marcher à son rythme, de coller mon pas au sien, pour que son corps et le mien ne face qu’un.
-Es-tu bon au soccer ? demande-je
«Ça dépend comparer à qui» me dit Valentin en se rongeant les ongles tel un castor hystérique.  
-Tu joue quelle position ?
«Attaquant !»

-Et tu attaque autant que dans un lit ?
Merde, qu’est-ce qui m’a pris de dire ça. Je vous l’avais bien dit que je passais mon temps à faire des gaffes. Je me retourne vers Valentin et suis soulagé car il a l’air de trouver ma blague bien bonne.
«Pas dans un lit Julien, dans TON lit!» s’exclame t-il hilare.  
C’est étonnant les préjugés des gens. Personne ne pourrait croire en voyant Valentin qu’il couche avec un garçon. Il n’est ni efféminé, ni maniéré, ni même un peu précieux. C’est juste un garçon qui ressemble à n’importe quel joli garçon tombeur de filles professionnel.  
Douze minutes plus tard, l’équipe de Valentin sort. Il porte le numéro dix-huit, ma date d’anniversaire; il faudra que je lui dise. Les autres joueurs sont tous plus grand que Valentin à part un ou deux en retrait derrière. Du coup, mon Valentin à l’air d’un petit garçon.  
-Tu viens ? me lance valentin dans un sourire de cinéma.
Je pense que je le suivrais partout où il déciderais d’aller, mais ma bouche n’articule qu’un :
«Heu…ouhé…»  
Pa-té-tique !


-Julien ? C’est ça ?
Je me retourne tout en continuant à marcher pour ne pas perdre mon Valentin. Je reconnais Patrick du magasin de sport. Il me sourit et regarde mes baskets Adidas noires.
-Tu as fait le bon choix, s’amuse t-il
«Tu es dans la même équipe que Valentin ?»
Et voilà encore une stupidité. Vu qu’il sort du même vestiaire et qu’il a la même tenue…
-T’es un pote de Val ?
« Oui »
Juste un oui sauf que j’ai envie de dire NON. Je ne suis pas un pote de Valentin, je suis le garçon a qui il fait l’amour, celui à qui il offre son corps, celui qui le comble de plaisir et qui l’initie avec patiente et plaisir à l’amour entre garçons. Valentin n’est pas mon pote, c’est le garçon dont je tombe amoureux à chaque seconde qui passe.
 
C’est long un match de soccer quand on ne s’intéresse pas au jeu. Moi, mes yeux ne quittent pas Valentin. Pour être honnête, Valentin et Patrick. Les autres joueurs sont transparents. Valentin Patrick, Patrick, Valentin. L’un que je connais à peine, l’autre que je connais nu, que je connais ayant du plaisir, que je connais un peu gêné aussi. Que je connais s’abandonnant à mes caresses, dont je connais le gout et la sensation de sa langue dans ma bouche. Je bande.
BUUUUUUUUUT !!!! crie une brute prés de moi. Valentin vient de marquer le premier et seul but de la partie. Le sifflet de l’arbitre me perce les tympans et je me dis que si Valentin me dit un jour qu’il m’aime, à cause de ce putain d’arbitre, je ne l’entendrai pas.
Je suis fier de Valentin mais ne suis pas le seul puisque tous les joueurs de son équipe lui sautent dessus. Son premier regard quand il quitte sa meute est pour moi. Il me sourit, il est aux anges et à moi.
Les joueurs regagnent le vestiaire et Valentin me lance :
«Viens, qu’est-ce que tu fais, viens!»
Je pénètre dans le vestiaire. Les garçons sont surexcités.
Je me dirige vers le sac de Valentin et je sens une tape amicale dans le dos. C’est Patrick qui me talonne.
-Tu peux être fier de ton Valentin, dit-il.
MON Valentin. Que j’aime ces deux mots associés.
Je souris à mon tour en évitant de répondre et de dire :
«Oui, je suis fier de MON Valentin et que si MON Valentin a besoin d’un massage après ses exploits sportifs, je veux bien masser toutes les parties de son corps avec n’importe quelle partie de mon corps.»
Valentin retire son maillot et le jette sur le banc. Patrick s’assoit prés de moi et enlève ses chaussures et ses protèges tibias. Ses chaussettes atterrissent au fond de son sac duquel il tire une serviette de toilette et un  gel douche.  
Là, je réalise que je vais assister à un déshabillage collectif et en un éclair, mon fidèle et dévoué partenaire qui se trouve dans mon boxer répond présent en redressant la tête fièrement. Valentin n’a rien perdu de mon attitude et me murmure à l’oreille :

«Là mon joli Julien, tu vas avoir le plus beau spectacle de ta vie.»
Les shorts tombent et les slips et boxers aussi. Tout autour de moi, je vois douze garçons nus, douze pénis, tous différents les uns des autres. Plus ou moins développés, plus ou moins gros ou long. Comme un stupide petit garçon, je me rassure en vérifiant que le mien est dans la moyenne.
Valentin baisse son short et descend son boxer me laissant retrouver la vue de son pénis clair. Ses longues jambes fines n’en finissent plus de défiler sous mes yeux envieux. Je regarde des fesses rondes et plutôt petites et me prend a rêver d y faire glisser mon pénis.

Je suis du regard Valentin, nu comme un vers se dirigeant vers les douches où un brouhaha règne.
-Tu connais Valentin depuis longtemps ? me questionne Patrick me sortant de ma béatitude.
«Pas vraiment. Quelques jours seulement»
Patrick est face à moi, il a retiré son maillot et je regarde son ventre blanc et son nombril délicat.  
-Valentin est un mec bien. On se connait depuis trois ou quatre ans. C’est un bon joueur. Personnellement, ce n’est pas l’aspect sportif que j’aime chez Valentin mais si je dis ça à Patrick, il va falloir que j’entre dans les détails et je ne suis pas sûr du résultat.  
Soudain, Patrick baisse son short. Je ne pensais pas voir le garçon du magasin de sport en boxer devant moi mais j’avoue que ce spectacle m’émeut et émeut ma queue toujours raide et serrée dans mon pantalon.
-faudra qu’on sorte un soir tous les trois, reprend Patrick comme si pour lui être en petite tenue devant moi n’avait aucune importance. On pourrait aller au ciné ou ailleurs.

J’approuve cette perspective mais redoute un arrêt cardiaque si je me retrouve au cinéma entre Valentin et lui.
Patrick, glisse ses longs doigts dans l’élastique de son boxer et dans un mouvement de bassin, descend son boxer qui tombe sur ses fines chevilles. Je suis bouche ouverte devant sa nudité parfaitement offerte à mes yeux. Le pénis de Patrick n’est pas très gros mais sa finesse et la perfection de sa peau m’impressionnent. Dans un geste nonchalant, il se décalotte me montrant son gland rose et fragile. Je suis en sueur et ma queue me fait mal de tant de raideur compressée. Je ne sais pas si Patrick a conscience de l’état dans lequel je me trouve, mais il ne se presse pas pour ramasser ses affaires. Je me tords le cou pour découvrir ses couilles qui se cachent si pudiquement sous son pénis clair. Dans un mouvement inattendu, je les vois enfin, si mignonnes, si rondes, si délicates. Patrick m’adresse un sourire et me sort une nouvelle fois de ma contemplation. Je sais qu’il sait que je regardais son sexe mais curieusement, je n’en ai aucune honte. Patrick m’abandonne lui aussi et je reste posé sur le banc, laissant mes yeux courir sur l’impressionnante queue d’un des mec du vestiaire et le minuscule membre de son apparemment meilleur ami.
 
Au bout d’un moment, le vestiaire ce vide peu à peu. Valentin m’a rejoint et hélas s’est rhabillé. Patrick l’a suivi de peu et lui aussi s’est habillé à regret. Je reste comme un bibelot sur une tablette en regardant ces deux garçons dans leur habillage respectif.  
-tu prends quelle ligne de métro ? demande Valentin à Patrick.
-La verte, répond Patrick occupé à fourrer son équipement de soccer au fond de son sac.
«On t’attend» dis-je un peu trop empressé sous le regard sévère de Valentin.
-merci, c’est gentil. Je voudrais pas tomber sur un méchant dans le métro, s’amuse Patrick.
-Le seul méchant que tu vas voir si tu ne te dépêche pas plus c’est moi, ironise Valentin.
Ces garçons me rendent fou.
 
On se retrouve sur le quai du métro en train de s’amuser et de faire des blagues stupides. Ca fait bien longtemps que je ne me suis pas senti si bien. Je suis un garçon plutôt solitaire et les rares vrais amis que j’ai eu jusqu'à présent ont été pulvérisé par deux déménagements successifs. Je croise les doigts pour que ces deux la reste dans ma vie un petit moment mais je reste prudent connaissant trop la tristesse des adieux.  
De petits blancs s’insèrent dans nos conversations et le temps qu’un ange passe, je contemple mes amis dont les cheveux mouillés brillent encore. Ils ont la même chose dans le regard. Cet air de dire je suis un garçon qui n’a peur de rien et qui suis prés à affronter la vie. Ca change de moi ! Ils ont aussi dans leurs corps l’énergie que provoque une victoire. L’adrénaline qui confère des airs d’invisibilité et de fierté.  
Assis dans la rame de métro, la cuisse droite de Valentin est collée contre ma cuisse gauche. Sa cuisse est chaude. Caché par le sac de sport, je glisse ma main à la recherche de celle de valentin, la trouve et la prend. Je m’attendais à ce qu’il retire la sienne gêné par la proximité des voyageurs mais surtout de Patrick. Il n’en fait rien et croise même ses doigts avec les miens. Je me sens si heureux…jusqu’au moment où Patrick se lève précipitamment.
-Oups, j’ai failli manquer ma station, s’exclame t-il.
Debout devant la porte, prés à descendre, il est solidement campé sur ses longues jambes; un vrai capitaine sur le pont de son bateau un soir de tempête. La rame s’arrête, les portes s’ouvrent. Patrick serre la main de valentin et m’ébouriffe les cheveux comme si j’avais six ans.
-salut les gars, lance t-il avant de disparaître dans le flot de voyageurs pressés.
Je tente de le voir une dernière fois mais trop tard. Patrick a dû se noyer entre une grosse dame et un groupe de touristes japonais.
 
Je n’ai pas envie de quitter Valentin mais tous les dimanches, je vais en famille au resto et il est déjà plus que tard. Valentin me raccompagne jusqu’à ma porte puis je le raccompagne devant la sienne. J’ai envie de l’embrasse mais on est en pleine rue. Non pas qu’il y est foule mais suffisamment de gens pour se priver de cette étreinte. Valentin devine ma déception et me sourit tendrement.
-Allez fait pas la tête, dit-il doucement.
-Je ne fais pas la tête, juste que je suis un peu triste qu’on se quitte.
Il brandit son cellulaire en ma direction et me dit :
«On se quitte pas, Julien, on se quitte pas…»
Nous restons là, immobile dans le froid et le vent, sans mot dire, juste ses yeux dans les miens. Je pense que je suis amoureux. Si être amoureux, c’est avoir des palpitations, frissonner quand l’autre vous touche, se sentir en manque, alors oui, je suis amoureux de …Patrick.



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