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recit gay de

 

Le soir venu, je rentrai chez moi en voiture, mon père venant tous les jours me chercher. Je n’avais pas de devoirs, si bien que je profitai de mon temps pour regarder la télé. J’ai dû m’assoupir car lorsque je quittai le canapé tellement moelleux, la maison était vide. Mis à part la femme de ménage. Assez intrigué, mais loin d’être inquiet, je pris mon vélo pour partir à leur rencontre. Comme le voiture était là, je me doutai qu’ils étaient partis promener Témis avec mes deux soeurs, et je désirai moi aussi prendre l’air. Alors que je pédalais lentement, je suis tombé nez à nez avec mon voisin, Thomas, qui faisait du skate devant sa maison.
 - Salut ! Lança t-il, gaiement.
 - Salut, marmonnais-je, peu désireux de parler avec lui et surtout, très timide.  
 Alors que je m’apprêtais à repartir, il reprit :
 - Qu’est-ce que tu fais ?
 - Je cherche mes parents, et je crois qu’ils sont par là.
 Mettant un terme à la conversation, je suis parti. Thomas m’avait sans doute trouvé froid, mais c’était le cadet de mes soucis. Je n’avais que faire de ce… gosse ! Bien entendu, mes parents n’étaient pas là et je du faire un grand détour pour ne pas avoir à croiser à nouveau ce Thomas.


 Les quelques jours qui suivirent me parurent bien monotones. Les grandes vacances me tardaient ! Mais le trois juin, date que je retiendrai à jamais, un événement se produisit. Un événement tout simple, si anodin, mais qui allait être pour moi la base de long jours de torture et de plaisir.
 Nous étions un vendredi, et la journée était finie. Sur le chemin qui menait à l’endroit où se garait mon père qui n’était pas encore arrivé, j’ai croisé mon Thomas. Il était tout en sueur et son visage luisait sous le Soleil, comme la mer dont les reflets brillent sous l’intensité du crépuscule, de toute évidence, il sortait du sport. Je ne savais pas comment réagir. Je me sentait un peu honteux de l’avoir dédaigné quelques jours auparavant, mais je ne voulais pas paraître rustre et impoli. Je lui alors dis bonjour. Il m’a regardé d’un air étonné, à croire qu’il ne me reconnaissait pas, puis m’a répondu. Je lui ai alors tout simplement, tout naturellement serré la main. Mais ce contact, si bref fut-il, m’a bouleversé. C’est tout frissonnant que je l’ai observé partir. 183-m.jpg

 

Ce garçon, qui quelques jours, quelques heures auparavant était un garçon comme les autres, venait de renaître à mes yeux. Des vagues successives de sentiments étrange m’ont parcouru, poussant les émotions jusqu’à leurs extrême et me faisant venir des larmes. Un klaxon m’a fait sortir de ma rêverie. Tiens, c’était ma grand mère qui venait me chercher aujourd’hui. C’est vrai, j’avais cour de piano. Durant toute la route, je suis resté appuyé contre la vitre. Je ne voulais pas parler, pas dire bonjour, pour que la dernière personne à qui j’ai adressé la parole soit Thomas. Je sentais encore le contact de sa paume chaude contre le mienne, et pour rien au monde, j’aurais voulu me laver les mains.

 

Son image m’obsédait, elle était là, sans cesse devant mes yeux. Mais horreur, plus j’essayais de m’en souvenir, plus elle disparaissait, comme pour un rêve. Je devais vraiment avoir l’air triste, car ma grand mère me demanda si j’allais bien. Je lui répondit plaintivement que oui. Mais non, je n’allais pas bien. Ce garçon dont j’ignorais le nom me fascinait, je n’aspirais qu’à une chose : le rencontrer. Mes pensées devinrent plus tourmentées lorsqu’il me fut impossible de le souvenir de son apparence. Je ne pensais qu’à lui.  Toutes mes prestations musicales furent bien entendues médiocres, j’avais l’esprit ailleurs.


 Au bout de cette leçon qui me parut interminable, je pus enfin rentrer chez moi. Je m’enfermais aussitôt dans ma chambre car je désirais être seul. Je respirai ma main qui avait eut l’honneur de toucher Thomas, mais déjà, son odeur n’était plus qu’un lointain souvenir. Avec une sombre résignation, je partis à la douche, désespéré à la simple idée que j’allais laver la peau qui était entrée en contact avec la sienne.

Jeu 9 déc 2010 1 commentaire
La suite!
Vite! :D
Jack-pot - le 09/12/2010 à 22h58